Avec l’École du Louvre, la Fondation Etrillard a décidé de soutenir, via le Fonds de dotation, une recherche originale consacrée aux liens et correspondances entre arts du passé et arts du présent. Le mécénat de la Fondation Etrillard se traduit par l’attribution d’une bourse à un élève de troisième cycle pendant ses trois années de thèse (2021-2024 ; 2024-2027). Ce projet s’inscrit au cœur de la mission de la Fondation, à savoir créer des passerelles entre la tradition et la culture européennes et le monde contemporain. Les fruits de cette recherche doctorale sont valorisés grâce à l’organisation de cours d’été donnés par le doctorant à des auditeurs libres, ainsi que par la publication d’un article scientifique dans les Carnets de l’École du Louvre.
En parallèle du financement de cette bourse doctorale, la Fondation Etrillard soutient également une « bourse de vie ». Elle permet d’aider à un élève à accomplir son premier cycle d’études dans des conditions propices à sa réussite. Par le soutien à cette bourse, la Fondation poursuit son engagement en faveur de l’accesibilité à l’art pour des personnes en situation de précarité.
En 2024, la seconde bourse « Arts du passé / Arts du présent » revient à Jérôme Papadopoulos, étudiant en Post-Master de recherche en histoire de l’art, archéologie et muséologie à l’École du Louvre.
Sa thèse intitulée Les Nabis après les Nabis poursuit un travail entamé lors de son mémoire de fin de deuxième cycle à l’Université Libre de Bruxelles (ULB) sous la direction de Denis Laoureux. Son intention est d’étudier les postérités nabies sous un angle sociohistorique et formel après 1900, date retenue de la dissolution du groupe. Cette thèse est co-encadrée par Claire Barbillon (directrice de l’École du Louvre) et Léa Saint-Raymond (directrice de l’Observatoire des humanités numériques de l’ENS-PSL).
Jérôme Papadopoulos © Stéphane Richard - École du Louvre
« Ces questions [des héritages et sociabilités nabies] étaient jusqu’ici restées au stade de l’hypothèse dans la littérature scientifique, à l’exception des travaux de Claire Barbillon sur la question des liens entre les Nabis et l’École de Beuron. Il s’agit d’une des nombreuses tendances post-nabies, dont tant d’autres restent à étudier. L’intérêt de cette recherche, dont le désir a été formulé dès 1998 par Guy Cogeval dans un entretien, mais non réalisée jusqu’ici, est de comprendre l’histoire des Nabis après la dissolution du groupe : une histoire résolument transnationale, sociale et esthétique, dont les postérités remontent du XXe siècle jusqu’à nos jours, créant ainsi un dialogue entre Arts du passé / Arts du présent. » explique Jérôme Papadopoulos.
La première Bourse de recherche doctorale « Arts du passé/Arts du présent » de la Fondation Etrillard a été décernée à Clara Lespessailles, élève de troisième cycle de l’École du Louvre, sélectionnée par un jury composé de personnalités scientifiques des institutions partenaires.
Suite à l’obtention du diplôme de premier cycle à l’École du Louvre en spécialité « Arts du XIXe – début du XXe siècle », Clara Lespessailles soutient un mémoire de recherche de 2ème cycle sur « Le Centaure dans les arts (XIXe -XXe siècles) : permanence ou rupture ? ». Cette première recherche éveille chez elle un intérêt particulier pour la démarche diachronique dans les arts et pour le phénomène de réception esthétique au XIXe siècle.
Clara Lespessailles
Actuellement doctorante à l’École du Louvre et à l’École Pratique des Hautes Etudes sous la direction de François-René Martin et d’Isabelle Saint-Martin, sa thèse interroge « Les primitivismes chez les élèves d’Ingres, entre 1830 et 1870 ».
Elle explore les enjeux globaux de l’évolution du goût et des transferts culturels en Europe, et de manière plus précise les questions de la réception et de l’appropriation esthétique de courants de peinture anciens par le groupe d’artistes choisi, dans un contexte politique, social et artistique où le retour au passé est érigé en véritable programme. Ce travail de recherche requiert d’identifier les sources visuelles des artistes, allant de leur provenance à leur interprétation et à leur usage, afin de comprendre les raisons de cette réactualisation de l’art ancien.
Hippolyte Flandrin, "Jésus-Christ et les petits enfants", 1837, esquisse, Musée des Beaux-Arts de Lyon
L’étude du corpus d’œuvres, compte tenu de leur quantité et de leur dissémination en Europe, a nécessité un nombre important de déplacements non seulement en France, au sein d’églises et d’institutions muséales comme à Montauban, à Besançon et à Nantes, mais aussi à l’étranger (Munich, Berne, Neuchâtel...) en raison de l’expansion européenne du phénomène primitiviste. L’étude des peintres nazaréens en Allemagne ou des puristes en Italie a été nécessaire à une meilleure re-contextualisation et compréhension du primitivisme.
La première année a privilégié d’une part la collecte de sources primaires, à savoir l’exploration de fonds d’archives, présents notamment à Paris et en Île-de-France et en région (carnets, écrits, journaux, correspondances des artistes), afin de retracer le parcours des artistes et de traquer tous éléments de sources anciennes susceptibles d’avoir joué un rôle dans la genèse de leurs œuvres. En outre, un séjour à Rome et à Florence lui a été indispensable pour accéder aux sources bibliographiques et archivistiques au sein d’institutions telles que la Villa Médicis, l’École française de Rome en encore la bibliothèque Hertziana.
Outre la confrontation avec les œuvres et l’étude des sources, ces voyages ont été une opportunité de rencontres avec des professionnels et des chercheurs, autant d’occasions d’ouvrir des perspectives et des pistes nouvelles pour enrichir le sujet.
En parallèle de cette thèse, Clara Lespessailles participe à un projet de constitution d’archives orales sur l’histoire des pratiques pédagogiques au sein de l’école des Beaux-Arts de Paris (de 1960 à nos jours).
Enfin, elle assure depuis 2020 les cours de travaux pratiques de la spécialité « Arts du XIXe – début du XXe siècle » à l’École du Louvre.
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